La grossesse et avant

Préparer et vivre sa grossesse avec sérénité

Suivi de grossesse et examens

Rôle de l'échographie

Au cours d’une grossesse normale, deux échographies de dépistage prénatal sont proposées:
  • l’une au premier trimestre entre la 12e et la 14e semaine d’aménorrhée;
  • l’autre au deuxième trimestre de grossesse entre la 20e et la 24e semaine d’aménorrhée.
L’échographie permet d’obtenir des informations spécifiques qu’aucun autre examen ne peut fournir, comme par exemple l’âge gestationnel exact, le nombre de fœtus, la mesure de la clarté nucale, la morphologie du fœtus, sa croissance et la localisation du placenta. A noter que ces examens sont recommandés, mais pas obligatoires.

Fonctionnement

L’échographie retransmet des images grâce aux ultrasons émis par une sonde et renvoyés par le fœtus. L’appareil transforme ces signaux en images, affichées sur un écran lors de l’examen. Il est possible de prendre des photos pendant l’examen, mais la meilleure analyse des images s’effectue « en temps réel » pendant ladite échographie et non à un moment ultérieur.

Déroulement de l'examen

L’examen est totalement indolore et ne présente aucun risque connu ni pour la mère ni pour le fœtus. Une sonde est placée sur l’abdomen après application d’un gel pour faciliter l’émission et la réception des ultrasons.

La qualité des images varie en fonction de la patiente.

Compte tenu des propriétés des ondes ultrasonores, l’épaisseur de la paroi abdominale peut constituer un problème en raison du tissu adipeux sous-cutané. L’utilisation d’une sonde vaginale peut s’avérer nécessaire pour acquérir des informations complémentaires.

Toutefois, avant 12 semaines de grossesse l’échographie est réalisée par voie vaginale, car le fœtus est trop petit. Il en est de même pour mesurer le col de l’utérus en cas de contractions.

Il n’est pas nécessaire d’être à jeun lors de l’examen.

Pour l’échographie du 1er trimestre et, dans certains cas, pour les suivantes, il peut être demandé d’avoir la vessie pleine au moment de l’examen.

Eviter d’appliquer des crèmes sur le ventre le jour même de l’examen.

Entre 6 et 9 semaines d'aménorrhée
-› échographie vaginale

Lors de l’échographie vaginale pratiquée entre 6 et 9 semaines d’aménorrhée, les paramètres suivants sont évalués:

  • la localisation de la grossesse: intra-utérine (bien placé) ou extra-utérine (en dehors de l’utérus, non viable);
  • le nombre de fœtus: unique ou gémellaire;
  • l’évolution de la grossesse: battement cardiaque présent ou non (grossesse non évolutive);
  • la datation: mesure craniocaudale CRL (tête- fesse), ce qui permet de définir plus précisément l’âge de la grossesse et de définir le terme de celle-ci.

Entre 12 et 14 semaines d'aménorrhée
-› échographie abdominale

Lors de l’échographie abdominale pratiquée entre 12 et 14 semaines d’aménorrhée, les mesures suivantes sont réalisées:

  • mesure de la nuque de bébé;
  • mesure craniocaudale CRL;
  • mesure de la tête, du fémur, du nez.

La forme de la tête, du cerveau, de l’estomac, de la vessie, des pieds, des mains, ainsi que la position du cœur est analysée.

Les spécialistes en médecine fœto-maternelle peuvent regarder visualiser encore plus des choses supplémentaires et même déjà détecter certaines malformations

La mesure de la nuque permet d’effectuer le test du premier trimestre TPT.

Le test du premier trimestre correspond à la mesure de la nuque de bébé. Il évalue les risques de trisomie 13, 18 et 21

Une combinaison de la mesure de la nuque du fœtus avec l’âge de la maman, et une prise de sang permet de définir un risque faible, moyen ou fort de trisomie.

Un risque fort ne signifie pas que le fœtus est obligatoirement affecté. En effet, supposons que le risque est de 1 sur 480, il est donc considéré comme fort mais cela signifie que si on accouche 480 fois de cette grossesse, 1 enfant est affecté sur les 480.

Entre 20 et 24 semaines d'aménorrhée
-› échographie abdominale

Lors de l’échographie abdominale pratiquée entre 20 et 24 semaines d’aménorrhée, les organes du fœtus sont étudiés en particulier.

Planning des contrôles

Le contenu ci-après correspond à un programme de suivi de grossesse sans complications.

Les rendez-vous sont fixés toutes les 4 semaines environ et dépendent de l’âge en semaine d’aménorrhée, d’une potentielle maladie chronique de la patiente ou d’antécédents pathologiques. La cadence des rendez-vous est modifiable en fonction des résultats de laboratoire.

Ce programme est conforme aux recommandations de la société suisse de gynécologie et obstétrique (SGGG), il est identique à celui des centres universitaires.

Les examens proposés pendant la grossesse sont conseillés, mais non obligatoires.

Lors de chaque consultation, un test urinaire, une prise de la tension et du poids maternel ainsi qu’une prise de sang sont effectués.

  • Le test urinaire permet de détecter : une infection pouvant engendrer des contractions prématurées, du sucre dans les urines découlant potentiellement d’un diabète, des protéines indiquant possiblement une pré-éclampsie.
  • La tension permet de détecter une pré-éclampsie.
  • Le poids maternel aide à évaluer le risque de diabète gestationnel.
  • La prise de sang est utile pour diverses analyses selon l’âge de la grossesse.

Avant 12 semaines de grossesse

Une échographie vaginale est effectuée entre la 6e et la 9e semaine d’aménorrhée. Elle a pour but:

  • La localisation de la grossesse: intra-utérine (bien placé) ou extra-utérine (en dehors de l’utérus, non viable).
  • Le nombre de fœtus: unique ou gémellaire.
  • L’évolution de la grossesse: battement cardiaque présent ou non (grossesse non évolutive).
  • La datation: afin de définir plus précisément l’âge de la grossesse et de fixer le terme de celle-ci.

Entre les 12e et 14e semaines de grossesse

  • Une échographie du premier trimestre et test du premier trimestre (TPT) réalisés dans un centre de médecine fœto-maternelle ou au cabinet si l’obstétricien est en possession de la formation en ultrason prénatal SGUM.
  • Une prise de sang avec vérification du taux de fer, thyroïde, hépatite B et C, HIV, rubéole, varicelle, syphilis, toxoplasmose et test pré-éclampsie si souhaité,car non remboursés.
  • Discussion du lieu de l’accouchement.

Une semaine après ce rendez-vous, selon les résultats du TPT, un test prénatal non invasif (TPNI) pourrait être proposé.

Entre les 16e et 18e semaines de grossesse

Rendez-vous au cabinet pour:

  • Une prise de sang: vérification du taux de fer et test alpha-fœto-protéines.
  • Une prise de rendez-vous dans un centre de médecine fœto-maternelle.
  • Une discussion de cours à la de préparation à la naissance.

Entre les 20e et 24e semaines de grossesse

Une échographie du deuxième trimestre appelée aussi la morphologie réalisée dans un centre de médecine fœto-maternelle. Rendez-vous au cabinet une semaine après l’examen pour:
  • Une discussion du résultat de la morphologie.
  • Une prise de sang: vérification du taux de fer.
  • Une explication sur le test du diabète gestationnel qui se fera à la 28e semaine d’aménorrhée.

à 28 semaines de grossesse

Rendez-vous au cabinet pour:

  • Un test du diabète gestationnel HGPOindispensable au dépistage du diabète.
  • Une discussion vaccination coqueluche.
  • Une discussion vaccination Rophylac si nécessaire.
  • Une mesure de la hauteur utérine.
  • Une réalisation d’un cardiotocogramme CT.

à 32 semaines de grossesse

Rendez-vous au cabinet pour:

  • Une prise de sang: vérification du taux de fer.
  • Une mesure de la hauteur utérine.
  • Une réalisation d’une échographie de croissance si nécessaire.

à 36 semaines de grossesse

Rendez-vous au cabinet pour:

  • Une prise de sang: vérification du taux de fer.
  • Un frottis pour déceler le streptocoque B.
  • Une mesure de la hauteur utérine.
  • Une réalisation d’un cardiotocogramme CTG.

à 36 semaines de grossesse

Selon le choix de la maternité, un rendez-vous aura lieu, soit à l’hôpital, soit au cabinet d’un médecin accoucheur.

À terme, si vous n’avez pas encore accouché

Une évaluation du bien-être du bébé et de la quantité de liquide amniotique est effectuée.

Test premier trimestre TPT et test prénatal non invasif (TPNI)

Test premier trimestre TPT

Le test du premier trimestre (TPT) évalue les risques de trisomie 13, 18 et 21.

Une combinaison de la mesure de la nuque du fœtus avec l’âge de la maman et une prise de sang permet de définir un risque faible, moyen ou fort de trisomie. Un risque moyen, accru ou élevé, ne signifie pas que le fœtus est obligatoirement affecté.

Supposons que le risque est de 1 sur 480, il est donc considéré comme fort, mais cela signifie que si on accouchez 480 fois de cette grossesse, 1 enfant est affecté sur les 480. 

Fonctionnement

Ce test se compose:

  • d’une prise de sang (pas besoin d’être à jeun) dans laquelle deux substances du placenta se trouvant dans le sang de la mère;
  • d’une échographie pour mesurer la nuque du fœtus.

Délai

Cet examen est réalisé entre la 12e et 14e semaine d’aménorrhée

Risques

Risque faible < 1 sur 1000:

Pas d’examen complémentaire prévu, suivi normal.

Risque moyen de 1 sur 301 à 1 sur 1000:

Réalisation d’un dépistage prénatal non invasif (TPNI).

Risque accru > 1 sur 300:

Réalisation d’un dépistage prénatal non invasif ( TPNI ) ou d’une amniocentèse ou choriosynthèse.

Risque élevé > 1 sur 10:

Réalisation d’une amniocentèse ou choriosynthèse.

Grossesse multiple

L’examen n’est possible que de manière limitée. Il faut tenir compte du fait que la précision diminue plus le nombre de fœtus augmente, raison pour laquelle le test peut être réalisé que pour les grossesses gémellaires.

Pour les grossesses de plus de 3 fœtus, une morphologie précoce sera proposée.

Test prénatal non invasif (TPNI)

Le sang de la mère contient le matériel génétique du fœtus, ce qui permet par prise de sang maternel de détecter à 99% les trisomies 13,18 et 21.

Il permet également d’analyser les chromosomes sexuels, de détecter une possible anomalie et de définir le sexe du bébé.

Fonctionnement

Dès la 9e semaine d’aménorrhée, le TPNI est effectué par prise de sang chez la mère, il est donc sans risque pour le fœtus.

Délai

Il est proposé d’office aux patientes dont le résultat du test du premier trimestre (TPT) est supérieur à 1 sur 1000.

Néanmoins toutes patientes peuvent en bénéficier si elles le souhaitent dès 9 semaines d’aménorrhée, il ne sera à ce moment-là pas remboursé ( environ CHF 550.—).

Remboursement

Le TPNI est uniquement remboursé si le résultat du test du premier trimestre (TPT) présente un risque moyen, accru ou élevé, ou supérieur à 1 sur 1000.

Sexe

Oui, si la grossesse est unique mais il ne sera révélé qu’après 12 semaines d’aménorrhée. A noter que ce test est interdit en Suisse s’il a pour seul but de connaître le sexe du bébé.

Précision

Le TPNI permet de dépister à 99% les trisomies 13, 18, 21 et les anomalies chromosomiques sexuelles.

Dans 1% des cas, il existe des faux positifs ou des faux négatifs, raison pour laquelle si une trisomie est positive au TPNI, une amniocentèse sera pratiquée pour confirmer ou infirmer.

Si le fœtus souffre d’une autre anomalie chromosomique ou maladie, elle ne sera pas détectée par ce test. Pour toutes les autres anomalies chromosomiques, il faut avoir recours à la choriocentèse ou à l’amniocentèse.

Téléchargements

Pré-éclampsie

La pré-éclampsie est une maladie liée à la grossesse dont l’origine reste inconnue. Elle touche environ 5% des femmes enceintes avec une apparition des symptômes après 20 semaines de grossesse. Les premiers signes peuvent également survenir jusqu’à quatre semaines après l’accouchement.

Symptômes

Les symptômes varient et dépendent de la sévérité de la maladie, ils débutent brutalement et s’aggravent très rapidement:

  • Apparition d’un œdème au niveau des pieds et des chevilles, des mains ou du visage avec une prise de poids rapide;
  • Maux de tête inhabituels ou persistants;
  • Troubles visuels, taches noires, mouches volantes, flashs lumineux pendant plus de 30 minutes;
  • Douleurs dans la partie supérieure du ventre ou sous les côtes, comme un étau qui sert;
  • Nausées et des vomissements;
  • Malaise général.

Une élévation de la tension artérielle et la présence de protéines dans les urines sont des signes à surveiller.

Risques

Le risque est augmenté en cas d’antécédents de pré-éclampsie. Il dépend de la sévérité et de la précocité de la maladie.
Si la patiente présente un antécédent de pré-éclampsie modérée lors d’une première grossesse, le risque est faible d’en souffrir à nouveau lors d’une grossesse ultérieure (5-7%). Ce risque est encore plus faible si la pré-éclampsie est survenue lors d’une deuxième grossesse et alors que la première s’est bien déroulée (< 1%).
Si la patiente présente un antécédent de pré-éclampsie sévère ou avant 34 semaines, le risque d’être à nouveau atteinte est élevé (25%).

D’autres facteurs pouvant augmenter le risque de pré-éclampsie sont à prendre en compte :

  • Age inférieur à 18 ans ou supérieur à 40 ans;
  • Obésité;
  • Origine africaine;
  • Antécédent familial de pré-éclampsie;
  • Première grossesse ou une grossesse gémellaire;
  • Hypertension artérielle;
  • Diabète, qu’il soit présent avant ou se développant pendant la grossesse;
  • Maladie rénale chronique;
  • Maladie auto-immune.

Cependant, les récidives sont souvent moins graves et plus tardives.

Traitements

Le seul traitement est l’accouchement et la délivrance du placenta, soit en déclenchant le travail par des médicaments qui provoquent des contractions, soit par césarienne.

Le sulfate de magnésium est utilisé pour prévenir les convulsions (éclampsie).

Des médicaments pour faire baisser la tension artérielle sont également prescrits. Ces traitements diminuent le risque de complications, mais ne soignent pas la pré-éclampsie

En cas de pré-éclampsie précoce (avant 34 semaines de gestation), un traitement à base de corticostéroïdes est donné afin d’accélérer la maturation des poumons du fœtus.

Selon la gravité, une hospitalisation à l’unité des soins continus est nécessaire.

Traitement préventif

Après une série de résultats controversés, les études récentes sont parvenues à démontrer que la prise d’acide acétylsalicylique (ASS) faiblement dosé réduit significativement, en cas de risque accru, le risque de pré-éclampsie précoce si le traitement est instauré entre 12 et 36 semaines d’aménorrhée. Cet effet n’est pas prouvé pour la pré-éclampsie tardive, c’est-à-dire après la 37e semaine d’aménorrhée.

Notes: la question du bénéfice pour l’issue fœtale et celle des effets indésirables potentiels reste encore ouverte à ce jour. En conséquence, une prophylaxie par l’ASS n’est à préconiser qu’en cas de risque accru de pré-éclampsie et non pas pour l’ensemble des femmes enceintes.

Nouveauté?

Des études récentes ayant pour but de créer des algorithmes afin de réaliser un calcul du risque sont en cours

L’emploi de cet algorithme entre 11 et 14 semaines d’aménorrhée requiert une garantie de qualité. Les conditions suivantes sont à remplir:

  • Connaissances théoriques du calcul du risque et de ses conséquences thérapeutiques (par ex. à partir de quel risque une prophylaxie par l’aspirine est-elle recommandée).
  • Mesure de la pression artérielle: utilisation d’appareils de mesure de la TA automatisée, certifiés, avec calibrage régulier et mesure standardisée de la pression artérielle.
  • Doppler des artères utérines: écho doppler des artères utérines entre 11 et 14 SA dans le cadre de l’examen échographique du premier trimestre; cette mesure requiert une expérience suffisante en ce qui concerne l’exactitude dans la précision de mesure et la sécurité (formation reconnue et certifiée obligatoire).
  • PLGF, analyse de laboratoire pouvant être réalisée en même temps que le test du premier trimestre.

Coût

L’examen Doppler des artères utérines peut pratiquement être intégré à l’échographe du premier trimestre en cas d’expérience suffisante. Il en va de même pour la mesure de la pression artérielle. Les coûts supplémentaires pour le diagnostic en laboratoire ne constituent actuellement pas encore une prestation obligatoire de l’assurance de base. En ce qui concerne l’échographie, celle du premier trimestre est remboursée au contraire de l’examen Doppler des artères utérines.

Référence: SGGG

Téléchargements

Alpha-fœto-protéine

Le test de l’alpha-fœto-protéine permet de déterminer, à travers le dosage de la protéine AFP, le risque pour le fœtus de présenter une anomalie de fermeture du tube neural (ATN: spina bifida) ou d’autres manifestations plus graves mais aussi plus rares.

Délai

Cette analyse est effectuée entre 16 et 18 semaines d’aménorrhée par prise de sang (il n’est pas nécessaire d’être à jeun).

Risques

Risque élevé

En cas de risque élevé, une échographie très détaillée est réalisée pour établir la présence (ou l’absence) de cette anomalie. (morphologie précoce)

Il convient de rappeler que ces dépistages ne sont pas des dépistages diagnostiques, mais qu’ils fournissent des estimations : un risque élevé ne signifie pas qu’une anomalie est présente, et un risque faible ne l’exclut pas.

Risque faible

Un résultat indiquant un risque faible est donc rassurant mais n’exclut pas formellement une anomalie, raison pour laquelle une morphologie est tout de même effectuée entre 22 et 24 semaines de grossesse.

Diabète gestationnel

Le diabète gestationnel est une forme de diabète qui peut toucher certaines femmes enceintes. Les causes exactes ne sont pas connues mais pour limiter tout risque, il est essentiel de suivre une alimentation équilibrée et d’adopter un mode de vie sain avant et pendant la grossesse.

Risques

Le diabète gestationnel touche environ 5 % des femmes enceintes.

Il se développe entre la 24e et la 28e semaine de grossesse. Il peut causer:

  • Une macrosomie (gros bébés) qui nécessite parfois le déclenchement de l’accouchement;
  • Une hypoglycémie néonatale (le bébé s’habitue à l’apport en sucre in utero qu’il ne reçoit plus après la naissance);
  • Un polyhydramnios (surproduction de liquide amniotique).

Le diabète gestationnel peut également conduire au développement d’un diabète de type 2 au cours de la vie du bébé.

Dans la plupart des cas, le diabète gestationnel disparaît peu après l’accouchement. Cependant, dans de rares cas, il peut évoluer vers un diabète de type 2 post-grossesse.

Prévention

La meilleure façon de prévenir le diabète gestationnel, c’est de suivre un régime alimentaire équilibré tout au long de la grossesse. En effet, il est recommandé de maintenir un poids de forme adapté à sa constitution. Malheureusement, ce comportement ne réduit pas totalement le risque de diabète.

Diagnostic

Entre la 26e et la 30e semaine d’aménorrhée, un dépistage est proposé via une glycémie à jeun, suivie d’un test appelé « charge orale en glucose ». Ce dernier consiste à ingérer 75 grammes de glucose (sous forme de boisson) et à effectuer une heure plus tard une prise de sang suivi d’une seconde deux heures plus tard.

Traitement

Si le test révèle un diabète gestationnel, une consultation en diabétologie sera nécessaire. Le traitement consiste en une assistance personnalisée d’une diététicienne et dans certains cas d’insulinothérapie.

Pour plus d’informations, consultez le site Diabète gestationnel suisse.

Téléchargements

Thyroïde

La thyroïde est une petite glande d’environ 20 grammes, située à la base du cou. Elle sécrète des hormones communément appelées T3 et T4, qui régulent le métabolisme, c’est-à-dire qu’elles agissent sur l’utilisation d’énergie par l’organisme. La température corporelle, le rythme cardiaque, les systèmes digestif et nerveux sont régulés par la thyroïde.

La thyroïde influence également la structure de la peau ou des cheveux, mais aussi l’humeur, le désir sexuel ou la régularité du cycle menstruel.

Les hormones thyroïdiennes sont produites grâce à l’iode provenant de l’alimentation et sont sécrétées selon les besoins de l’individu, sous l’action régulatrice de la TSH, une hormone produite par l’hypophyse qui est une glande située à la base du cerveau.

Rôle

La grossesse est une période marquée par des modifications du fonctionnement de la thyroïde. Elle doit s’adapter pour produire plus d’hormones afin de couvrir les besoins du fœtus, notamment pour sa croissance et le bon développement de son cerveau.

Pour répondre à cette demande plus élevée d’hormones, la thyroïde a besoin d’une plus grande quantité d’iode. Une carence en iode est fréquente pendant cette période. En effet, une partie est transmise au fœtus via le placenta, tandis que l’autre est éliminée par les reins (en plus grande quantité que pendant la période hors grossesse).

Cette carence peut conduire à une augmentation importante du volume de la glande thyroïde, on parle alors de goitre. La plupart du temps, il s’agit d’un phénomène réversible. En outre, les hormones de grossesse jouent un rôle stimulant sur la glande thyroïde.

Le fœtus a-t-il, lui aussi, une glande thyroïde?

Au cours du 1er trimestre de grossesse, la thyroïde du fœtus n’est pas encore en mesure de produire ses propres hormones et c’est donc la thyroïde de la mère qui assure cette fonction. Ce n’est qu’à partir du 4e mois de vie intra-utérine que le bébé commencera à produire partiellement ses propres hormones thyroïdiennes.

Quelles sont les conséquences d’un dysfonctionnement de la thyroïde pendant la grossesse?

L’hyperthyroïdie (c’est-à-dire la production excessive d’hormones thyroïdiennes) est un trouble qui touche environ 2% des femmes enceintes. La plupart du temps, il s’agit d’un état transitoire qui disparaît entre le 3e et le 5e mois d’aménorrhée.

Certaines sonnettes d’alarme peuvent mettre en garde la femme enceinte: des vomissements excessifs, une perte de poids, de la fatigue et un rythme cardiaque rapide peuvent se manifester.

Ce dysfonctionnement, s’il est prolongé, peut entraîner un retard dans la croissance du bébé ou un accouchement prématuré et augmenter le risque de toxémie gravidique (complication rénale) chez la mère.

Au contraire, dans 0,2% des cas, la glande thyroïde fonctionne de façon ralentie, on parle donc d’hypothyroïdie. La femme enceinte peut avoir la peau sèche, prendre trop de poids ou avoir un rythme cardiaque lent. Cette situation peut être grave pour le bébé qui risque un développement psychomoteur et intellectuel anormal.

Le dysfonctionnement de la thyroïde peut survenir également après l’accouchement, raison pour laquelle même si durant la grossesse les résultats ont été normaux, un nouveau contrôle est effectué lors de la consultation post-accouchement.

Prévention

Les troubles de la thyroïde peuvent être soignés et même anticipés.

Dès 12 semaines d’aménorrhée, une prise de sang sera effectuée, si le résultat est pathologique, une consultation chez un endocrinologue sera organisée en vue de l’introduction d’un traitement. A chaque consultation au cabinet, le taux de TSH sera dorénavant analysé, de façon à pouvoir adapter le traitement.

Pour les patientes ayant déjà un problème thyroïdien, le taux de TSH sera automatiquement analysé à chaque consultation, de façon à pouvoir adapter le traitement.

Alimentation et hygiène de vie

Acide folique

Pour bien se préparer à une future grossesse, il est recommandé d’adapter son alimentation au moins un mois avant la conception. Une alimentation équilibrée contribue, par exemple, à prévenir les malformations de la colonne vertébrale du bébé (spina-bifida, anomalies du tube neural).

Rôle

L’acide folique en particulier joue un rôle important dans la grossesse ; si la future mère présente une carence de cette vitamine, certains processus décisifs pour le développement du fœtus du bébé pourraient ne pas se dérouler correctement (comme l’apparition d’une spina-bifida engendrant un handicap à vie pour l’enfant).

La plupart du temps, le taux d’acide folique nécessaire pour éviter une telle malformation n’est pas atteint même par une alimentation saine. C’est la raison pour laquelle il est fortement recommandé à toutes les femmes désireuses de tomber enceintes de prendre un supplément de 0,4 mg  par jour d’acide folique en comprimés ou gélules, idéalement sous forme de multivitamines.

En outre, il est recommandé de poursuivre le traitement à l’acide folique pendant les 16 premières semaines de grossesse.

Oméga 3

Les oméga 3 (ou acide linoléiques) sont des alliés indispensables pour la santé et très importants pour préserver le système cardio-vasculaire. Ils sont tout aussi essentiels lors de la grossesse pour le bien-être de la maman, mais aussi pour le bon fonctionnement des cellules nerveuses en particulier) du fœtus. Notre organisme ne peut fabriquer les oméga 3, ils doivent donc être apportés par l’alimentation.

Rôle

Pour la maman
Les oméga 3 sont bénéfiques pour le moral de la femme enceinte et réduisent le risque de la dépression post-accouchement. Une carence de cette vitamine durant la grossesse favorise le baby-blues, la déprime tant redoutée qui survient après la naissance du bébé.

Pour le futur bébé
C’est au milieu de la troisième semaine du développement du fœtus que commence la mise en place du système nerveux. Plusieurs dizaines de milliards de cellules sont produites en quelques mois. Les oméga 3 participent à la formation des neurones et au transport du sucre au cerveau ; ils sont donc indispensables pour le bon développement du fœtus. Durant les 3 derniers mois de grossesse, le cerveau du nourrisson peut augmenter de 3 à 5 fois sa taille initiale. L’omega 3 est le principal carburant cérébral du fœtus. Le cerveau de bébé pèsera environ 300g à la naissance et se constitue à 60% de lipides ! Au cours du 3e trimestre de grossesse, le fœtus constitue aussi ses tissus adipeux de réserve.

C’est pourquoi les aliments riches en oméga 3 sont également nécessaires au bon développement psychomoteur de bébé, de son système nerveux et de sa vision.

Recommandations

Durant la grossesse, mangez du poisson 2 fois par semaine, dont au moins un poisson gras (saumon, maquereau, sardine…). Idéalement, il faudrait commencer à surveiller ses apports en oméga 3 avant même la conception du bébé, au moins 1 mois avant. Si l’apport n’est pas suffisant avec l’alimentation, il est conseillé de prendre des oméga 3 sous forme de comprimés.

Infections et grossesse

Toxoplasmose

La toxoplasmose est une maladie causée par des parasites microscopiques.
Généralement asymptomatique, cette maladie peut également ressembler à un rhume.
Moins d’un tiers des adultes sont immunisés.
Par précaution, il est recommandé de faire comme si vous n’étiez pas immunisée.

Transmission

Le parasite à l’origine de la toxoplasmose se trouve dans la viande crue ou pas assez cuite, dans la salade ou les légumes frais pas soigneusement lavés, dans la terre et les excréments de chat. Les chats sont en effet l’hôte définitif de ce parasite qui se reproduit dans leur intestin. Les parasites à un stade précoce sont expulsés avec les matières fécales et, via la nourriture, sont transmis à d’autres animaux, où ils continuent à se multiplier, en formant des kystes.

Risques

Si une femme enceinte contracte cette infection, elle peut également la transmettre au fœtus. Dans de rares cas, cela peut causer des lésions oculaires et cérébrales chez l’enfant. Selon si vous êtes immunisée ou non, vous devrez faire plus ou moins attention à votre consommation d’aliments potentiellement contaminés.

Prévention

Par précaution, les femmes enceintes séronégatives (non immunisées) ou dont le statut sérologique leur est inconnu doivent absolument renoncer à la consommation de viande crue ou pas assez cuite. Il est également conseillé de bien laver les fruits et légumes (notamment la salade), avant de les consommer crus. En cas de doute, lorsque vous êtes en dehors de chez vous, privilégiez les légumes cuits.

Se laver soigneusement les mains et laver les ustensiles de cuisine après tout contact avec de la viande crue ou des abats sont des opérations importantes pour limiter tout risque de contamination. Il est recommandé aux femmes séronégatives d’éviter tout contact direct avec les chats. De préférence, placez la litière à l’extérieur de la maison (sur le balcon ou dans le jardin) plutôt que dans la salle de bains ou la cuisine. Dans la mesure du possible, demandez à une autre personne de changer le sable.
En cas de contact avec des chats, il est indispensable de veiller à l’hygiène de ses mains.

Téléchargements

Cytomegalovirus (CMV)

Le cytomégalovirus (ou CMV) est un virus responsable d’infections qui passent inaperçues la plupart du temps ou qui présentent les mêmes symptômes qu’un rhume.
Son caractère pathogène se présente notamment chez les patients dont les défenses immunitaires sont affaiblies.

Transmission

L’homme est le seul réservoir d’infection de ce virus. Il se transmet par les sécrétions et les fluides corporels : salive, sang, larmes, lait maternel et sécrétions vaginales.

Risques

Les femmes enceintes qui travaillent avec des enfants (maternelle, école, etc.) sont les plus exposées aux risques. Une infection à cytomégalovirus chez la femme enceinte peut entraîner des lésions fœtales, notamment des malformations et des troubles du développement congénital non génétiques (surdité, retard psychomoteur). Il s’agit de l’infection congénitale la plus courante dans les pays industrialisés.

Prévention

Pour éviter tout risque de contamination, il est conseillé de ne pas s’occuper de jeunes enfants sur le plan professionnel. En effet, ces professions sont considérées comme des métiers « dangereux » pour les femmes enceintes, en vertu du droit du travail (OLT 1, art. 63, al. 4).

En addition, les femmes à risque doivent:

  • Se laver souvent les mains;
  • Utiliser des gants en latex pour éviter tout contact avec des fluides corporels ou des objets contaminés;
  • Eviter d’embrasser les enfants sur la bouche;
  • Laver tous les jours le pot de l’enfant avec beaucoup d’eau bouillante ou avec un désinfectant en portant des gants. Si possible, confiez cette tâche à une autre personne;
  • Utiliser des couverts séparés pour la femme enceinte et ses enfants pendant les repas. Ne jamais goûter la nourriture de l’enfant avec sa cuillère;
  • Ne jamais mettre son biberon dans sa propre bouche pour vérifier la température et la consistance;
  • Ne jamais se baigner avec son enfant et ne jamais utiliser les mêmes articles de toilette.

Diagnostic

Le CMV peut être dépisté par une prise de sang.

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Coqueluche

La coqueluche est une maladie respiratoire infectieuse d’origine bactérienne.

Cette infection concerne principalement les nouveau-nés ou les adolescents et les adultes ayant perdu leur immunité naturelle ou post-vaccinale. A noter que la coqueluche est très contagieuse.

Transmission

Cette bactérie se transmet entre individus par les sécrétions bronchiques, par les gouttelettes de salive produites par la toux ou la parole, ou encore par les éternuements d’une personne atteinte.

Risques

Chez la femme enceinte, il n’y a aucun risque de transmission in utero ni aucun autre risque particulier. Au-delà de la 30e semaine d’aménorrhée, la mère risque potentiellement, après l’accouchement, de contaminer le nouveau-né par voie respiratoire.

Si le dernier vaccin remonte à moins de 5 ans ou si la coqueluche a été contractée au cours de ces 5 dernières années, l’immunité ainsi acquise protège la mère contre une nouvelle infection. Dans le cas contraire, une vaccination est recommandée.

Nouveau-né

Il est conseillé de vacciner toutes les femmes enceintes durant le courant du 2e ou 3e trimestre de la grossesse (même si leur vaccination remonte à moins de cinq ans), ainsi les anticorps apportés par le vaccin à la future mère protégeront le nouveau-né durant le premier mois de vie.

De plus, il est recommandé aux membres de la famille d’être à jour avec leurs vaccinations.

Diagnostic

Le diagnostic s’effectue à travers un prélèvement bactériologique par écouvillonnage nasopharyngé (gorge) ou par une prise de sang. La vaccination de la mère (de préférence au cours du 2e trimestre de grossesse) est, à ce jour, le seul moyen actif d’éviter la coqueluche et de protéger le nouveau-né.

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Streptocoque du groupe B

Les SGB sont des bactéries de l’intestin, naturellement présentes dans la flore vaginale chez 10 à 30% des femmes saines sans symptômes.

Transmission

Dans de rares cas, ces bactéries peuvent être transmises à l’enfant lors de l’accouchement ou en cas de rupture prématurée des membranes et ainsi lui causer une infection.

Risques

L’infection du nouveau-né par des SGB se manifeste dans les 7 jours suivant la naissance (90 % des cas), ou même plus tard, à savoir plusieurs semaines après l’accouchement.

Cette infection se caractérise généralement par une évolution très rapide et présente aujourd’hui encore un risque élevé de septicémie, de pneumonie, de méningite pour 10 à 30% des prématurés et 2 à 3% des bébés nés à terme.

Prévention

Un traitement antibiotique est proposé pendant l’accouchement après la perte du liquide amniotique ou au début des contractions.

Une prophylaxie antibiotique, administrée uniquement en cas de dépistage positif, peut réduire de 80 à 90% l’incidence de l’infection du bébé par les SGB. En revanche, ce traitement n’a aucune influence sur l’infection tardive

Diagnostic

Pour diagnostiquer les streptocoques B, la Société suisse de gynécologie et d’obstétrique recommande d’effectuer un frottis vaginal entre la 35e et la 37e semaine de grossesse.